Mademoiselle d’Autroche[1] écrit « que depuis plusieurs années la Loire luy a emporté un terrein très considérable et très précieux entre la paroisse de St Jean de Brayes et l’abbaye de St Loup près de laditte ville [d’Orléans], qu’elle se voit dans peu exposée à souffrir les halleurs qui conduisent les batteaux monter sur ses terrasses et entrer dans son jardin ce qui luy seroit impossible d’empêcher.[2] »
Elle fait cette demande « pour que S.M. se charge des ouvrages à faire afin de conserver le chemin du hallage nécessaire à la navigation et le terrein précieux que cette rivière emporte.
L’ingénieur chargé de la Loire fait cette réponse :
Cela est vrai : « le chemin de hallage a plusieurs fois été entraîné par les Eaux et fourni à nouveau par ladite suppliante. La rivière maintenant n’est pas à 12 pieds (3,9 m) d’une très belle rangée d’arbres fruitiers, lorsque cet espace sera entraîné il restera à peine de quoy faire le hallage au pied de la côte de sorte que si on y remédie pas, dans les 2 à 3 ans, on sera obligé pour remonter les battaux de couper les charmilles du jardin de ladite demoiselle et de faire le tirage de dessus les terrasses de ce jardin. Sur environ 110 toises (213 m) de longueur, la dépense à faire pour mettre cette partie en seureté serait de 5 à 6 mille livres au plus ».
À Nevers le 30 octobre 1779, signé l’ingénieur Normand
AnF F14
[1] Sans doute de Loynes d’Autroche .
[2] Les propriétaires, le long de la Loire, sont en effet tenus de fournir une bande de terrain de 18 toises de large (5,85 m) pour le tirage des bateaux.
En principe, c’est à l’État de rétablir le chemin de halage : le Domaine Public Fluvial a été instauré par Colbert depuis un siècle. La servitude de contre-halage est fixée à une largeur minimale de 10 pieds, ce qui est toujours en vigueur (3,25 m). La servitude de halage est plus large et peut atteindre 7 mètres, voire les dépasser.